Toulouse 2012

Toulouse : " de la Mer à l'Espace"

8-9-10 octobre (1er groupe) et 10-11-12 octobre (2nd groupe)

Notre voyage du mois d’octobre dans le Sud-ouest: «  Entre eau, terre et ciel – A la découverte du meilleur des terroirs, de l’industrie aéronautique et de l’exploration spatiale », nous a permis comme d’habitude d’aller directement ou indirectement à la rencontre de contemporains qui entreprennent, et d’apprécier l’engagement qu’ils ont, à leur échelle, à l’échelle de l’histoire, ou à celle de l’univers, d’atteindre leurs objectifs - éléments parcellaires de la vie au sens large - en s’adaptant et en innovant en permanence, pour exprimer le meilleur, quelles que soient les contraintes que la réalité leur impose.

En ce qui nous concerne, le challenge a été de combiner sur une même semaine un programme quasi identique pour 96 participants, répartis en deux groupes.

 

A Biganos en Gironde, le meilleur ce fut le caviar qu’a goûté le premier groupe et affiché autour de 1900 à 2300 €  le kilo.

Ce n‘est pas le prix des œufs de l’esturgeon, ce poisson fouisseur préhistorique, c’est celui d’une valeur ajoutée, fruit du travail des hommes qui au fil des jours et des saisons se donnent les moyens de sélectionner géniteurs et femelles, de leur donner les meilleures conditions de vie et de développement, les auscultent pour optimiser leur production, procèdent aux prélèvements, trient, salent, conditionnent, pour offrir aux consommateurs des saveurs uniques et exceptionnelles. http://www.caviardefrance.com/

 

A Gujan-Mestras, Monsieur Javernaud, a éveillé le deuxième groupe, au monde de l’huître que nous imaginions plus banal. Que nenni, là encore, la dégustation faisait plus que nous emplir d’iode et de saveurs subtiles, elle nous rendait respectueux à la foi des merveilles de la nature et  de la compréhension que doivent en avoir les ostréiculteurs pour en tirer le meilleur parti dans une lutte perpétuelle contre les aléas qui risquent de compliquer, voire ruiner leur travail comme peut le faire « l’Ocenebra erinaceus », ce bulot perceur d’huître, qui en 5 à 6 jours de forage et 4 jours de ripaille peut vider une coquille d’huître de son précieux contenu. http://huitres.javernaud.free.fr/index.php

 

Dans les rangs de vigne du Sauternais où nous pénétrâmes ensuite, en même temps que les premiers vendangeurs, nous remarquâmes que le latin n’y avait pas la même résonnance que sur le bassin d’Arcachon. Ici « le Botrytis cinerea » n’y est pas un prédateur. Grâce au microclimat induit par les coteaux de la Garonne et son affluent le Ciron, et grâce au savoir-faire local, le développement de ce champignon parasite permet l’élaboration des meilleurs vins liquoreux du monde.

Nous ne pouvions mieux penser à la part que la France représente dans les vins prestigieux, qu’en visitant à deux pas de « Château d’Yquem » (www.yquem.fr), le Château la Tour Blanche qui sous l’égide du MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE ET DE LA PÊCHE abrite l’Ecole de Viticulture et d'Œnologie « LA TOUR BLANCHE -  Les métiers de la Vigne et du Vin »  http://www.evo.tourblanche.educagri.fr/sauternes/

Il y a entre 5000 et 10000 « châteaux » en Gironde où ce terme, né dans la deuxième moitié du XIX siècle, désigne une propriété viticole, et surtout le vin de qualité qui en sort.

Visiter « la Tour Blanche », et déguster  le cru classé premier des Premiers Crus de l'appellation Sauternes en 1855 ( http://www.tour-blanche.com/fr/ ), ne pouvait suffire à notre connaissance des châteaux du Bordelais. Il y manquait une dimension encore plus historique. Pour la combler il nous suffit de suivre le  fil d’Ariane, en la personne de la Vicomtesse Ariane de Baritault du Carpia qui nous a si aimablement reçus en sa demeure à deux pas de Langon, le Château de Roquetaillade, propriété de la même famille depuis 7 siècles.

Outre la découverte d’un lieu exceptionnel, elle nous a permis de mesurer ce qu’humainement parlant pouvait être un héritage patrimonial de cette nature et l’engagement familial et financier que cela représente pour en perpétuer l’existence. C’est vraiment un coup de cœur, et un détour que nous vous recommandons.

http://chateauroquetaillade.free.fr

 

Ariane ne pouvait être qu’un bon présage pour continuer notre périple dont le thème central était l’espace.

Espace, ce domaine qui prête à rêver…….Et bien pour nous le rêve à pris un tour bien terre à terre, à commencer par la rencontre avec, entre autres, MAMMOUTH, Jean François, Alain, ECHO 5 ………. les pilotes des véhicules du convoi routier transportant les éléments de l’Airbus A380 de Langon à Blagnac. Ils sont l’un des maillons essentiels à cette fourmilière humaine qui aux quatre coins de l’Europe imagine, réalise, exploite, ce long courrier hors-normes.

L’hôtel Horus à Langon (http://www.hotel-restaurant-horus-sauternes.com/) était ce soir là, la plaque tournante de nous qui arrivions pour une nuit de sommeil, et d'eux qui s’apprêtaient à effectuer à vitesse réduite, un délicat périple nocturne. Laure et Nicolas Julien n’avaient pas ménagé leurs efforts pour nous accueillir, nous restaurer, nous héberger et nous permettre d’assister au départ du convoi dans les meilleures conditions possibles sur ce rond-point obscur que nos gilets jaunes reflétant les gyrophares rendaient fantasmagorique.

 Moment magique, point d’orgue de notre voyage, que personne n’est prêt d’oublier.

Coup de cœur que je vous recommande également, pour avoir lu l’émerveillement absolu dans les yeux de nos amis.

Les chauffeurs eux-mêmes rapportent cet engouement sur Internet:

« Partout des applaudissements. Toujours la même foule pour attendre l'avion » constate Alain Piédra, chauffeur des transports Capelle d'Alès qui a enlevé le marché de l'exceptionnel convoi. Depuis quatre ans qu'il est de chaque convoi d'Airbus entre Langon et Blagnac, Alain Piédra est le témoin « d'un engouement qui ne se dément pas et ce, du 1er janvier au 31 décembre. Quel que soit le temps. En plein hiver, quand nous traversons Barbotan à 4 heures du matin, les gens sont là. Assis sur un pliant ou une chaise ; un gilet fluo sur le dos ».

http://www.dailymotion.com/video/xazd8t_convoi-de-l-a380_tech#.UM33kKyDyaw

Préparez votre propre expérience avec www.igg.fr/

 

La découverte des chaînes d’assemblage A380 de l’Usine Jean-Luc Lagardère n’eut certainement pas la même saveur pour ceux qui avaient déjà vu le convoi et ceux qui le verraient le surlendemain par la nécessité de notre organisation. Cependant le gigantisme des lignes de montage à proportion de celui de l’avion ne les laissa pas indifférents. La  comparaison avec la Caravelle parquée à proximité permet de se rendre compte que l’envergure de l’empennage de l’A380 est pratiquement équivalant à l’envergure des ailes de la Caravelle , celle-ci étant pratiquement deux fois et demi plus petite que celle de l’A380 dont la hauteur est trois fois plus importante que celle de son bien petit prédécesseur symbole de la modernité technique des années 60 avec une capacité d’une centaine de passagers, alors que sont déjà commandées des version A380 de 700 places !

Le rêve n’est plus de mise ici, il y a la froideur des chiffres et des techniques mais ne nous y trompons pas, l’humain n’est pas loin………il n’est qu’à regarder les films qui défilent en continu dans la salle d’attente avant visite. Ils parlent d’écologie, de recyclage, de sécurité…...davantage de personnes transportées pour un impact environnemental moindre…….concevoir un avion ne suffit plus, il faut, d’avance, en gérer le cycle de vie complet, cela en soi est un vrai progrès. http://vimeo.com/3205329

 

Le 4 octobre 1957, ceux qui étaient devant leur poste radio ont entendu un bip étrange venu d’ailleurs http://www.youtube.com/watch?v=lPFKd5p_t0s 

L’aire spatiale venait de s’ouvrir avec la mise en orbite du 1er satellite terrestre artificiel Spoutnik. Les yeux et l’imaginaire se tournèrent définitivement vers l’espace ouvrant la porte à un nouveau champ d’aventure humaine. Le président Charles de Gaulle ne souhaitant pas laisser à l'URSS et aux États-Unis le monopole des techniques permettant d'atteindre la satellisation décide en 1961 la création du Centre National d'Études Spatiales qui réussira une première satellisation en 1965 à partir de la base d’Hammaguir en Algérie, alors que la base de Kourou, élément essentiel de notre capacité spatiale actuelle, est déjà en construction depuis 1963.

La présentation du CNES à Toulouse nous a permis d’actualiser nos connaissances sur ce domaine avec une attention particulière à la mission de surveillance de l’ATV ( véhicule de transfert automatisé) vers l’ISS ( station spatiale internationale). Le temps de cette visite, nous avons eu le sentiment d’être tout près, par la proximité de l’écran, des occupants de l’ISS que nous pouvions suivre en direct évoluer en apesanteur, rendant plus présent et réaliste leur rôle de pionniers prenant des risques pour explorer les possibilités ouvertes par ce nouveau territoire spatial   http://www.cnes.fr/web/CNES-fr/9411-atv-qui-fait-quoi-a-l-atv-cc.php

 

Retour sur terre pour lequel il ne me semble rien de plus pertinent que de laisser exploser la voix de Nougaro (http://www.youtube.com/watch?v=jU8Tg1cRZhY), porteuse des images et de l’ambiance de Toulouse la rose, que nous avons parcourue au jour déclinant jusqu’aux bords illuminés de Garonne comme l’on dit ici, avant de nous laisser envoûter par le succulent fumet d’un copieux cassoulet mijoté à l’ancienne par Messieurs Bouvier père et fils du restaurant le Peyrolières.

 

Le dernier jour à la Cité de l’Espace, nous nous sommes parfois sentis infiniment petit par rapport à un espace infiniment grand et parfois infiniment grand par rapport à l’espace infiniment restreint de la capsule Soyouz dans laquelle nous avons réussi à nous glisser avec quelques contorsions et à sortir avec le sourire. Aucun d’entre nous n’a, je crois, envisagé ce jour là de devenir cosmonaute et d’atterrir dans les plaines du Kazakhstan http://www.youtube.com/watch?v=XyvIw_yO60w renonçant par avance à toute gloire méritée.

Sur le trajet du retour, avant que le sommeil ne nous emporte, fûmes-nous nombreux à avoir tenté vainement de se rendre compte de ce que concrètement pouvait être une année-lumière ? Combien d’entre-nous ont réellement réussi à faire un lien facile entre les images des constellations sans cesse découvertes par Hubble et les expériences vues au CERN l’an dernier? 

Combien ont simplement pensé que les chauffeurs de chez Capelle ont, au bout de la nuit, lorsque les étoiles s’éteignent, livré leur précieux colis en évitant les trous noirs de la route et le Big-bang d’une collision.

 

Michel PRANAL

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