Colombey-Verdun- Reims 2009

Allant à  la rencontre du Général de Gaulle à Colombey les Deux Eglises, nous avons croisé ses traces invisibles dans les allées de la Boisserie, bordées de buis à l'odeur si prenante.

Sur la cheminée de gauche, dans la bibliothèque encore chargée de sa présence, le bronze d'un "homme seul tirant de l'eau l'épave de la France" illustre magistralement l'acte majeur du Général, entrepris à Londres, en 1940.

En face, Saint Jean Baptiste prêchant dans le désert, par Donatello, devait lui rappeler d'autres épisodes de solitude.

Dans cette pièce s'est éteint le Général, sous le regard argentique de Churchill présidant les photos des chefs des Etats alliés rassemblées au dessus de la cheminée de droite.

Dépassant leurs rapports assez tendus durant la guerre, Churchill, d'une écriture fine l'a dédicacée: "To Général de Gaulle", impossible de faire plus simple et plus respectueux.

 

Après la visite plus documentaire du Mémorial et le crochet par la Croix de Lorraine qui domine de ses 43,5m les paysages chers au Général, nous sommes allés nous recueillir au cimetière de Colombey, sur la très sobre tombe où il repose avec son épouse, auprès de leur fille Anne.

C'est alors qu'un arc-en-ciel parfait et comme surnaturel est venu circonscrire nos pensées.

 

La Voie Sacrée nous a conduit à Verdun sur les traces des Poilus de la Grande Guerre. Nous y avons trouvé leur poussière et la trace de leurs vertus mais aussi des fils du tissage des destins croisés de Pétain et de Gaulle.

Nous avons mesuré le carnage de Verdun dans l'idée que si tous les  soldats morts ici pouvaient s'être relevés, ils n'auraient pas trouvé assez de place pour s'y tenir debout les uns à côté des autres.

On nous a rapporté la volonté de certains survivants de cet enfer , qu'après leur mort, leurs cendres soient mélangées à ces terres gorgées de sang pour passer l'éternité parmi leurs copains victimes  de l'horreur qu'ils ont connu ensemble.

Alors que la nature recouvre progressivement les lieux de combat du grand manteau de l'oubli, des milliers de croix, telles des épées plantées dans le sol, nous invitent partout, à y voir un appel permanent à une paix durable, pour que plus jamais, comme le suggéra le ciel quand nous sommes arrivés à Douaumont, il n'y ait lieu de pleurer à cause d'une guerre.

 

Attentifs comme toujours à la réalité économique des territoires où nous allons, nous avons aussi visité deux très belles entreprises.

Les filatures de laine Bergère de France à Bar le Duc, et la biscuiterie Fossier à Reims, qui resteront dans notre mémoire comme des exemples de technicité, d'organisation, de qualité et de sens commercial, que nous citerons volontiers en exemple pour lutter contre la morosité ambiante liée à la crise qui secoue l'économie et abat les entreprises les plus inadaptées.

 

Nous ne pouvions quitter Reims sans être admiratif de la finesse de la cathédrale Notre Dame et de sa remarquable et nombreuse statuaire, dont l'Ange au Sourire, symbole d'une compassion particulière. Au chevet du monument, un triptyque en vitraux de Chagall délivre à qui sait en lire les messages spirituels, des scènes bibliques d'une luminosité exceptionnelle.Sans oublier bien sûr, qu'en l'an 496 ou 98, Clovis reçu ici le Baptême, sur le parvis de la première basilique, baptême qui marque le début du lien entre le clergé et la monarchie franque puis française et le début de l'institution à Reims des sacres royaux.

 

Particulièrement régalés par le déjeuner pris à l'école hôtelière Gustave Eiffel où nous avons eu le plaisir de permettre une première expérience à de nouveaux élèves, il ne nous restait plus qu'à conclure par les fines bulles de champagne qui nous attendaient au terme de la découverte des caves Mercier, bulles accompagnés bien sûr, par les biscuits roses que nous n'avions pas manqué d'apporter dans notre visite.

 

Comme il se doit ce voyage s'est déroulé dans un bel esprit de convivialité et  de partage, merci à tous les participants, de leur sympathique confiance.

 

Michel Pranal

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